Jean-Pierre Sauvage, chercheur au CNRS de 1971 à 2014 et aujourd'hui professeur émérite à l'Université de Strasbourg, a reçu le Prix Nobel 2016 de chimie aux côtés du Britannique J. Fraser Stoddart et du Néerlandais Bernard L. Feringa. Tous trois sont récompensés pour la conception et la synthèse de « machines moléculaires ». Les travaux de Jean-Pierre Sauvage font entrer les nanosciences dans une nouvelle dimension en concevant des nano-machines capables de reproduire les mouvements du vivant.
Né à Paris le 21 octobre 1944, Jean-Pierre Sauvage a effectué sa thèse à l'Université de Strasbourg sous la direction de Jean-Marie Lehn (Prix Nobel de Chimie 1987). Après un post-doctorat à Oxford, il revient en France et effectue sa carrière au CNRS qu'il intègre en 1971 et devient directeur de recherche au CNRS en 1979. Jean-Pierre Sauvage travaille à l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaire (CNRS/Université de Strasbourg). Il a également reçu la médaille de bronze en 1978 et celle d'argent du CNRS en 1988.
Jean-Pierre Sauvage est l'un des pionniers internationaux des machines moléculaires. Ces dispositifs sont des assemblages de molécules capables de changer de conformation en conservant leur topologie, de se mettre en marche de manière contrôlée sous l'effet de signaux lumineux, thermiques, ou électriques par exemple. Jean-Pierre Sauvage et son équipe sont notamment parvenus à concevoir et synthétiser des systèmes moléculaires reproduisant à l'échelle nanométrique des mouvements de rotation, de translation, de contraction à l'image d'une fibre musculaire ou d'autres processus biologiques importants.